samedi 6 avril 2013

Jeux de langue collectifs




Soirée Jeux de Langue
Au Thé au Harem d’Archie Ahmed

Texte collectif avec contrainte à chaque vers

- Aussitôt.
- Viendras-tu aussitôt que tu auras fini ?
- Oui, aussi tard aussitôt.
-Nom de Dieu !
- le pape est aussi tôt déjà mort ?
- Mort, vivant, à moitié mort, à moitié vivant, mort-vivant, vivant-mort, complètement mort
- momifié, modifié, mouliné, boudiné.
- Paupauter !
    - Un va-et-vient déjantement céleste.
    Collectif

Franchement,
Mais alors là, franchement, où vas-tu ?
Franchement, tu as perdu la tête !
Tête à claques !
Franchement, tu m’aimes ?
Autant que le grille-pain, la savonnette, l’ampoule économique, l’aspirateur, la belle-mère, la brosse, le cure-dents,
Le verre, l’assiette, le couteau et la fourchette
Manger
Une femme irrémédiablement adorable

Collectif

Malencontreusement
Pourquoi tu m’écris ça, « malencontreusement » ?
Parce que vivre malencontreusement est le vrai exploit !
Un véritable exploit !
Est-ce à dire « malencontreusement » ?
Oui en mal, oui en contre, non par hasard, non « je ne sais si », mais oui, ça marche, il n’y a pas de mal, tout contre la vie
La vie contre la mort, il n’y a plus d’espoir, mais non ça ne marche pas, oui je le sais.
Finir !
La belle affaire, vraiment !

Collectif



Non
Pourquoi dire toujours non ?
Parce que non ne dure pas
Que tu crois !
Que mets-tu dans ton non ?
De Dieu, d’oiseau, de non, d’un chien, de non, merci, du tout
Après vous, je n’en ferais rien, je vous en prie, non merci
Circuler
La contrainte difficile, maintenant

Collectif


Re belgitude
Où va rebelgitude ?
La rebelgitude va à dos d’âne…
Mais bon sang !
Boirais-tu du sang coulé de rebelgitude ?
Certainement pas, jamais au grand jamais, pas du tout ce n’est pas mon genre, c’est hors de question ! tu m’as bien regardé ? Non, peut-être ?
Je suis végétarien et j’ai peur des microbes
Pas de rebelgitude qui tienne. Je ne bois pas de ce pain-là
Se casser !
Une fugue wallonne, mystérieusement.

Collectif

Incomparablement
Suis-je l’écrivain du XXIIe siècle ?
Non je suis incomparablement un non-écrivain
Alors tapis rouge !
Mais incomparablement quoi ?
Incompréhensible, sensible, vagabond, saturé, fier, désarmé, moi
Vif, hilare, étonné, moi
Emporter
L’incomparable livre, demain.

Collectif

Bon !
Mais le bon est où ?
Allons bon, le bon est à venir
Et mon cul ! tu le vois venir ?
Encore une fois : le bon est où ?
Devant, derrière, debout, en haut, en bas, partout, nulle part
Dans le microscope, autour du champignon qui mange la grippe, à l’ombre de l’olivier, du salon
Procrastiner
Une longue vie délicieusement

Collectif

Cloche
Que chante une volée de cloches un soir ?
Elle chante : dehors les clochards de Marolles, voilà ce qu’elle chante, la cloche !
Dong dong dingue !
Qu’est-ce que les clochards entendent ?
Le bruit des voitures qui passent, les pas des piétons, le cri des enfants, et celui des mouettes.
L’eau dans les gouttières et tous les clapotis des villes. La rumeur des villes
Les gargouillis de leur ventre, les rots de leur bière, le bruit de chasse d’eau de leurs dégueulis, le son de la cloche de bois
Crier
Le son noir, résolument

Collectif
Banqueroute
N’allons-nous pas tous vers la banqueroute
Banque route ? non ! les banksters à la lanterne
À la lanterne !
Les charlatans connaissent-ils la banqueroute ?
Pas plus que le pain sec, l’eau tiède, la rivière tarie, la plaine aride, l’océan évaporé, mars oubliée, la grippe de l’olivier
La rivière ensorcelée, une peau de chagrin, un lapin édenté, ma mère décédée
Oublier
La banqueroute finale, inexorablement

Collectif

Rôti
Quoi, rôti, quel rôti, où ça du rôti ?
Un rôti de veau, un rôti de porc, un rôti de bœuf, un rôti de cheval, un rôti de bébé mort-né, un rôti de vieux con, un rôti de jeune vierge
Un rôti de colombe, un rôti de lumière, un rôti d’arc en ciel, un rôti de questions
Cuire
Doucement la cuisson, silencieuse

Collectif
Soupirs
Où vont tous les soupirs que l’on pousse à Venise ?
C’est dans les soupiraux qu’ils vont, tous ces soupirs.
Sans jamais revenir !
Où vont tous les soupirs des prisons, des églises ?
Dans les airs, dans les cœurs, sur les peaux et les arbres, sous les vents et la pluie, vers ailleurs
Au-delà des frontières, des barrières, des clôtures, des murs
Revenir

Les soupirs envolés toujours

Collectif

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