Téléphone
arabe
Au café de
la Fleur, on vit souvent Magritte
Oh !
Qu’a fait de la fleur l’envie sous le vent Marguerite ?
Oh qu’a
fait de ta fleur la vie sous le vent atlantique ?
Ah qu’a
fui de tes pleurs la vie sous le vent atlantide ?
Et que fait
de tes pleurs le vide sous le vent atlantide ?
Au café de
Honfleur, le vieux soulevant l’Atlantide !
Françoise
Guichard
Alexandrins en eur
et ière ou ère
pour poème combinatoire
Sur la grand-place
l’estrapade nous fait peur
Les « cornichoncetés »
du square sont les fleurs
Les banquiers voleurs
déshabillent la crémière
Le Maure est allongé
couché sur la rapière
Ô statue mise à nu par
les banquiers voleurs
La nuit à l’Amigo tu
ne fais plus la fière
Les haricots ont un début
très prometteur
Affiché en flamand, la
Bourse ça fait Beurs
La gueuze a un goût très
curieux pour une bière
La Lettre aux Oulipiens a
été lue en chaire
Pour le climat Bruxelles
ça ne vaut pas Hyères
Tous les petits métiers
sont vus par les sculpteurs
Sans âme un violon n’est
ni fait ni à faire
On trouve Tonnelier mais
jamais Dentellière.
Élisabeth Chamontin
Il
a suffi que je meure pour qu’on me démolisse d’abord et me
réhabilite ensuite. Dans l’état de fantôme où je suis, je ne
puis que contempler le résultat de ces élans antagonistes qui, un,
taillent, deux, brisent et trois, réparent à grands frais, la
pierre ou la brique ou le verre qu’ils ont détruits...
Auguste
Defise, que j’écoute depuis ce matin s’emballe pour le
développement de Bruxelles, la révolution industrielle, l’arrivée
des immigrés flamands dans le quartier des Fabriques, autour de la
jolie place Jardin aux fleurs, aujourd’hui repaire d’artistes
venus de Flandre aussi. Auguste m’a ému, il a évoqué la qualité
de mon travail en parlant des écoles que j’ai conçues!
Au
travers des ruelles et des places que nous arpentons, surgissent
révoltes, rencontres avec Marx, César de Paepe, quelques
bourgmestres, des syndicalistes, la Maison des Brasseurs et le Cygne
tout à côté qui accueillirent, l’une le parti libéral, l’autre,
le futur parti socialiste.
Midi,
déjà !
J’aurais
bien voulu revoir ma maison, mais la balade nous a menés ailleurs.
Plus le temps, il faut que je réintègre la
tombe.
Avant
de disparaître, je vais remercier Auguste, de ce pas !
Michelle
Poznantek
Consignes : Bouts rimés en alexandrins dont les rimes doivent être en EUR et en IÈRE. Thème : portrait de Bruxelles.
NB :
ces bouts-rimés ont été introduits dans un programme sur
l’ordinateur de Martin Granger et cela donne 57600
poèmes-portraits, allez voir sur l'internet en cliquant ici.
Egmont et Hornes :
quoi ? Ça ne date pas d’hier !
Boire ou se battre il faut
choisir ; quel grand malheur !
L’archange Saint-Michel
voit tout sous sa visière
À
l’estrapade fut soumis ce grand baiseur
Suzanne
Fuks
Alleï
te faut révolutionner avec
Consigne 1 :
discours révolutionnaire en « vers turcs »
1830
- Discours séditieux de Charles Rogier, par ailleurs inventeur de
l’élocution à la turque qui permet de déjouer les caméras de
surveillance.
Citoyens,
soldats, gaillards, gaillardes, casse tes chaînes ! Casse les
lois injustes qui nous enserrent !
Cours à
l’assaut de tes odieux tortionnaires, arrache la gueule de ces
canailles, de ces chiens galeux et de leurs sentinelles ! Renie
leurs dieux et leur culture de chiotte, assassine ces hyènes qui
nous écrasent !
Qu’il
ne reste rien de leurs richesses, de leur orgueil sadique et de leur
cruauté glauque. Leur roi est nu ! Ce n’est qu’un clown
édenté, un déchet racorni. Sa descendance !? des gringalets
stériles et rachitiques. Ses conseillers n’éructent que des
crachats caca d’oie. Ce roi sera le dernier d’une lignée de
traîtres et de dégénérés.
Allons
les gars, allons les gueuses, allons à Laeken !
Détruisons
les chasses royales, arrosons de nos cris héroïques ces richesses
honteuses qui nous insultent, étranglons tous ces rentiers, ces
actionnaires qui sucent notre sang. Notre courage sera sans crainte
et sans nuances, rien ne l’arrêtera.
Allez
les gars, allez les gueuses, sus au château ! À nous les draps
de soie, les gros sous, les honneurs ! À nous l’histoire, la
Grande Histoire ! Nous serons la gloire de ce siècle !
Notre nom restera inscrit dans les cœurs et les entrailles, notre
nom sera l’éternité : ordre, égalité, justice.
Alleï
te faut révolutionner avec
Consigne 2 :
plusieurs niveaux
Il fait
vraiment bien froid dans ce parc de Bruxelles,
Le
drapeau flotte sur le palais royal
Le roi
est donc bien là, se reposant du bal
Froid et
gris et pluvieux, un jour sans étincelle
Mais le
guide est bien chaud,
brave
pey à poils blancs
Je
promenais ici lorsque j’étais enfant
Tous les après-midis, dans les bras
de maman
Ce parc,
nous dit le guide,
C’était
40 hectares,
Pétris
d’une bourgeoisie
Confite
comme un canard
Voyez,
l’allée centrale
Relie la
voix du peuple et la chambre royale
Le
kiosque est toujours là
Celui
que j’aimais tant
Les
violons do ré mi fa
Faisaient
rire les enfants
Ce
kiosque fut construit en l870
Le
schieven architect des Galeries de la Reine
Lui a
donné le jour sans ménager sa peine
Ah !
c’était un malin, ce brave Cluysenaer :
La
verrière de la Reine est autonettoyante
Plus
besoin de prolos, c’est vraiment du grand art
J’aime
bien ce guide-là, bien rond dans sa parka,
Un
ketje de Bruxelles amoureux de sa belle
Et
maintenant la colonne où dort un p’tit soldat
Avec
trois vieux boutons sur sa veste cra cra
Un
pauvre petit gars, mort sans la trouver bonne
Cette
guerre de vieux cons
Qui
lui valut,
C’est
peu,
Un
brasero miteux
Après
la Fonderie – Visite de Mozart à la classe ouvrière
Vous qui
savez bien sûr combien les temps sont durs
Pour vos
mâles abrutis de cadence infernale
Courbés
sur leurs machines, leurs visages si pâles,
Rongeant
leur frein, leurs ongles, en marasme total
Mesdames,
offrez-leur, quand ils reviennent au nid
Les plus
folles ardeurs, les douces chatteries
Que mes
notes ont soufflé dans vos cœurs alanguis
Allegro
piano, dansez mi, chantez si
Jouez-leur
le grand air soprano jambe en l’air
cadencez
minaudez trémolez parfumez
Ces
travailleurs crevés dont si triste est la chair
Soyez
leurs taupinières, soyez leurs champs de blé
Sur
leurs membres amers, roucoulez vos baisers
Vous qui
savez Mesdames, si bien les cajoler.
Marianne Prévost
Contribution
à la Gazette d’Auguste
180
caractères
Papier
d’Anvers
(Wana-le-taulier)
1866 :
le Bourgmestre de Bruxelles met fin aux épidémies véhiculées par
le cloaque de la Senne. En attendant le voutement, les résidents de
l’îlot Saint-Géry sont mis en quarantaine
Wana
Contraintes :
caviardage du livre Le labyrinthe belge, p. 64 et 65
La tradition fasciste me donne toujours le fou-rire. L’instituteur
d’un village maladroitement néerlandisé n’a pas le moindre
calibre intellectuel : il appelle ses fidèles les libéraux. Le
parti autoritaire après quelques hésitations de courtes durée
décide la création d’une collaboration dans les rues vertes
regroupant la Flandre et le Moyen Âge. C’est la milice de culture
française rigide et autoritaire qui n’envisage même pas la
résistance anti-belge.
Nadège
Moyart
Partie
d’un discours sur la révolution (en vers turcs)
Oh
Seigneur, toi qui nourris l’écorce de nos cœurs
Aide-nous
à écraser ces Oranges qui nous écœurent
Sainte-Gudule,
guidez-nous
Les iconoclastes se cassent,
gudulez-nous !
Anne Jaucot
SONNET
L’œil
perplexe et non sans une once de dégoût,
Debout
au fond du parc depuis des décennies,
Au
soleil, sous la pluie, à midi, à minuit,
Mercator
s’interroge : Suis-je devenu fou ?
Où
sont passés nos terres, nos mers, nos continents ?
Dieu
m’aurait-il puni pour mon agnosticisme
Serais-je
donc victime du postmodernisme ?
Est-ce
l’oisiveté qui m’a rendu dément ?
Mon
père, expliquez-moi le sens de cette farce !
Quel
vil individu, quel idiot, quelle garce
S’est
amusé à effacer ma mappemonde ?
Dans
nos cinq océans, il n’y a plus une goutte !
Ce
n’est plus notre terre, c’est un ballon de foot !
Et
maintenant que faire de cette chose ronde ?
Virginie Tahar
Mon
métier me parut vain, ce qui est presqu’aussi absurde que de le
croire sublime. Qu’avait écrit Marguerite lorsqu’elle a fumé
ça ? La promenade dans le parc ne nous le dit pas. Si elle
était fée des fromages, de telles odeurs ne l’auraient pas
effleurée.
Certes,
ça ne veut rien dire si on n’a pas l’autre partie, rédigée par
la maman de Bénédicte, la lyonnaise, j’ai oublié son prénom…
Laurence
Magnée
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